JEUDI 3 DECEMBRE 2015 à 18H30
Magali Jouffret-Barré et les équipes de CTP Loire Saint-Chamond – Montbrison – Roanne
Ont organisé la conférence :

« Tous les airs d’une grande !
Ou comment PME et TPE peuvent marquer des points grâce au temps partagé »

Au CNAM – 24 Rue Robinson, 42100 Saint-Étienne

Le CNAM accueille la conférence de CTP Loire par la voix de Jean-Pierre JOUBERT, quelques informations concernant le CNAM : Naissance du CNAM en 1958 à Mimard, puis à l’Enise et depuis 1994 à Montplaisir. L’accompagnement des élèves sur des métiers techniques (mécanique…) avec une filière « ingénieurs » et à forte dominante de cours du soir (hors temps de travail pour des salariés) est très certainement la « marque » retenue du grand public quand on parle du CNAM.
Aujourd’hui, c’est un CNAM de région (Rhône-Alpes et demain Auvergne RA) avec un budget de 5,5 M€, 350 enseignants pour la plupart en temps partagé, 45 salariés, 6 collaborateurs. Presque 3000 élèves fréquentent le CNAM en RA (Rhône-Alpes) – 1/3 de demandeurs d’emploi accompagnés par la région RA, 1/3 d’alternants (Bac+3, Bac+4), 1/3 salariés HTT – . CNAM Loire, c’est 10% du CNAM RA sur tous ces indicateurs : Filières tertiaires (marketing, comptabilité, gestion, paie, secrétariat, bureautique), mais aussi des produits en alternance (commerce-informatique-électromécanique avec AFPI Loire). Avec des projets : DESIGN-NUMERIQUE en partenariat avec Télécom Saint-Etienne-et GERONTOPOLE avec une formation dédiées aux accompagnants de personnes âgées, le premier Master 2 pour le CNAM Rhône-Alpes et à Saint-Etienne pour « direction commerciale et marketing ».

Josie COLOMBET, CTP Loire en portage salarial avec Act’Rmc est Chargée de mission en santé sécurité environnement. Elle exerce son activité en temps partagé depuis 2012 grâce à deux statuts (salarié de droit public et portage salarial). En 2012, ce qu’elle aurait pu vivre de manière négative (non pérennisation de son contrat de travail suite à la vente de l’entreprise),elle l’a vécu comme une opportunité. En effet, un des deux sites n‘a pas été vendu et ce site de petite taille se retrouvait « orphelin » sur certaines compétences. De là, elle a cheminé et le temps partagé qu’elle a découvert grâce à CTP Loire s’est avéré être la voie qu’elle souhaitait suivre ; en plus d’être une vraie solution aux problématiques des entreprises de petite et moyenne taille. Le temps partagé est source d’enrichissement professionnel et personnel pour les actifs qui se tournent vers ce mode de travail. Pour les entreprises, cela leur permet d’avoir la souplesse qu’elles recherchent tant. Il suffit de trouver les bons outils (externalisation, portage salarial, temps partiels cumulés, groupements d’employeur, etc.…) pour mettre en adéquation les compétences et les besoins.

Yvan Pupier et les transports Pejy a fait partie des entreprises ligériennes initiatrices de l’emploi en Temps Partagé dans les années 80. Pour Yvan Pupier, il faut casser les codes et briser les freins des entreprises.3 avantages sont immédiatement perçus : souplesse, agilité, collaboration constructive (enrichissante pour l’entreprise comme pour le salarié). L’inter professionnalisation est vécue comme un avantage dans les rapports transversaux.

Isabelle COULONJOU de BPI France souligne qu’il y a une réelle méconnaissance des entreprises pour le Temps Partagé. Cette méconnaissance s’autoalimente : « si ce n’est pas connu, c’est que ce n’est pas intéressant ; cela risque d’être compliqué, pour la confidentialité, il y a toujours un soupçon »…Il faut avoir un discours construit sur ces points précis pour désamorcer les freins des entreprises. La flexibilité de l’emploi n’est pas une tradition pour la France, il faut savoir la manier et les entreprises françaises ne savent pas faire. C’est aujourd’hui la difficulté de concevoir une autre façon de travailler parce qu’il n’existe pas de modèle. Aujourd’hui comme hier, on intègre une compétence « as usual » et de ce fait, on a un « business as usual » c’est-à-dire comme il y a 70 ans. Un emploi partagé n’est pas aujourd’hui un enjeu d’emploi pour le monde politique et le monde économique. Par contre, c’est un enjeu d’innovation économique. Il faut être créatif et construire un projet avec des parties prenantes tierces (c’est-à-dire les entreprises avec les autres entreprises liées de près ou de loin et leurs systèmes économiques avec les salariés comme parties prenantes). La co-construction doit être initiée partout là où il y a des adhérents pour permettre l’enracinement. C’est pourquoi tous les rapprochements avec les groupements d’employeurs et les associations d’entreprises permettent cette écoconstruction d’un projet. Il faut apporter la connaissance, faire tomber les idées reçues, partager les intérêts, il y a tout à construire. Les innovations sociales sont porteuses d’innovations économiques avec des enjeux territoriaux. Isabelle Coulonjou finit son intervention en invitant le public présent (chefs d’entreprise, acteurs du reclassement professionnel, chargés de mission CTP Loire et 69) à venir au CETIM, le 17 mars 2016 pour avoir un point plus précis concernant l’innovation économique et l’innovation sociale dans la Loire.

Christophe RIVIER de Pôle Emploi souhaite porter la notion du Temps Partagé en professionnalisant les représentants de Pôle-Emploi qui vont depuis peu à la rencontre des entreprises. Mr Rivier précise qu’en janvier 2016, le 1er Salon virtuel Loire de rencontres Entreprises/ candidats aura lieu dont la thématique est « Recrutement Cadres et Agents de Maitrise (www.salonenligne.pole-emploi.fr). Le site www.pole- emploi.fr permet de déposer son CV en ligne et celui www.emploi-store.fr propose des applications pour booster la recherche d’emploi et recueille toutes les idées qui lui seront soumises. 2016 verra aussi un rapprochement avec CTP Loire, initié en 2015 pour avoir une action plus fine et plus active sur l’ensemble de la Loire, avec une meilleure connaissance des actions de CTP partagée avec les agents allant sur le terrain et ceux rencontrant les publics pouvant adhérer à CTP Loire.

Jean-Daniel CRISTOFORETTI, DIRECCTE UT de la Loire, souligne que le tissu de TPE et de PME doit permettre un intérêt grandissant pour le Temps Partagé, avec des recherches de compétences particulières. Aujourd’hui, le gros enjeu pour tout un chacun est de s’approprier la loi sur la formation professionnelle. Le maillage des différents acteurs sur le terrain est indispensable si on veut prospérer et les clubs d’entreprise sont un formidable levier. « Les formes de travail les plus souples restent méconnues ».

Frédérique VANNSON, Baya Consulting apporte les précisions concernant le portage salarial, soulignant aussi avec Monsieur Cristoforetti qu’il y a une ligne de bonne conduite à respecter et qu’il faut rester dans la légalité, « ne pas faire n’importe quoi ». Le portage salarial est un outil qui permet à l’entrepreneur indépendant de travailler en temps partagé en facturant ses prestations tout en conservant le statut sécurisé de salarié. Ce mécanisme permet en effet de pouvoir facturer des interventions chez plusieurs clients en parallèle tout en étant salarié de la société de portage (pas d’alourdissement de la masse salariale pour l’entreprise cliente). De son côté, grâce au portage salarial, l’entreprise peut faire appel à des experts pour des missions ponctuelles (mise en place du document unique par ex.) dans un cadre juridique clair et sécurisé, et cela d’autant plus depuis l’ordonnance du 2 avril 2015 qui légitime ce statut.

Philippe CHRISTOPHE souligne l’aspect « consommateur » de la génération actuelle: elle consomme les entreprises comme n’importe quel autre produit. Cela signifie aussi la fin de l’idéal du CDI, vers la fin du salariat, avec l’obligation de tous les acteurs économiques à s’ouvrir à d’autres formes de travail. Les entreprises manquent de compétitivité : il faut aller chercher les clients avec de nouvelles formes de partenariat et avec l’acquisition de compétences rares : langues, coûts énergie/ MP, Innovation (importance de la R&D), nouvelles technologies (clients de plus en plus lointains et de plus en plus complexes). Il existe de réels risques psychosociaux aujourd’hui, alors que le temps partagé peut apporter des bienfaits : Les dirigeants se doivent de rester les têtes pensantes et déléguer les actions fonctionnelles à d’autres porteurs de compétences. Ce qui permettrait aussi de retrouver plus de motivation au Travail.

Alexis CHAUSSE, le GEPARO, souligne les 3 objectifs d’un groupement d’employeurs : Mutualiser des emplois, Pérenniser des emplois précaires, Conseiller en matière d’emploi et de gestion des Ressources Humaines. 2 exemples pour les chefs d’entreprise: le Partage saisonniers des salariés et le Partage de journées ou semaines.
5 Groupements multisectoriels sont basés dans la Loire : GeParo www.geparo.fr, Gelf www.gelf.fr, Gerhosud www.gerhosud.fr, Parta’ge ww.partage-loire.fr, Gevl www.gevl.fr.
Dans le fonctionnement, l’adhérent est une personne physique ou morale, de droit privé ou public de tout secteur d’activité. Tous les Métiers sont concernés excepté Expert-Comptable. Tous les adhérents sont solidaires : Vis-à-vis des salaires et des organismes sociaux, du respect des conditions d’hygiène, de sécurité et d’exécution du travail et du respect de la convention collective du GE.

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